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Femme Fleur Bleue: qui est-elle?

Description poétique

Elle porte sa fleur comme une couronne, ou comme un fardeau devenu diadème. La Blue Flower Woman tient sa tête haute, même lorsque ses yeux se ferment sous le poids des pensées. Autour d’elle, les pétales se détachent, portés par un vent intérieur — celui des souvenirs qui tourbillonnent, des émotions qui cherchent la sortie, de ce qui demande à être relâché.

Dans son immobilité apparente, quelque chose bouge pourtant : une lente sédimentation de ce qui blesse encore, une transformation intime qui ne fait pas de bruit. Elle est le visage de la mélancolie digne, celle qui ne renie pas la fragilité mais la porte comme un acte de courage.

Symbolique et références

Pour réaliser cette œuvre, je me suis inspirée d’une photo de fleur de magnolia blanc. Le magnolia est l’une des fleurs les plus anciennes du monde (le saviez-vous? avant cet article, moi non). Ses pétales épais, presque cireux, parlent d’une beauté robuste, presque archaïque, tandis que son parfum évoque la pureté, la féminité tranquille, la résilience silencieuse. Il incarne à la fois le poids et la noblesse: la beauté que l’on porte, mais qui parfois pèse.

Blanc d’origine, j’ai transformé mon magnolia en immense fleur bleue. Le bleu, pour moi, est la couleur des pensées qui s’attardent, des blessures qui ne sont pas tout à fait refermées, des souvenirs qui persistent comme le ressac. C’est aussi la couleur de la méditation, de la profondeur intérieure (ou extérieure, n’oublions par le ciel et la mer, n’est-ce pas?), de ces moments où l’on ferme les yeux pour mieux voir en soi.

Evidemment, l’expression être fleur bleue n’est pas en reste dans mes références. Elle qualifie habituellement une sensibilité jugée excessive. Mais ici, elle devient un étendard. La sensibilité n’est pas faiblesse : c’est une lucidité émotionnelle rare, un refus de s’endurcir pour correspondre au monde… ou pour s’en cacher.

Il existe une autre fleur dans cette œuvre, invisible mais essentielle : celle qui pousse dans la mémoire, celle qui me ramène à la fameuse chanson « Magnolia Forever« , de Claude-François, tant chantée par ma mère. Cette chanson populaire est synonyme à la fois de fête et de nostalgie, de rythme et de douceur, de ce qui a commencé et qui a terminé. Elle raconte un passé qui danse encore quelque part. La Blue Flower Woman est donc aussi celle qui porte la mémoire sans la laisser l’écraser. D’ailleurs, dans la poésie chinoise, le magnolia symbolise la femme qui porte son destin avec calme, même quand son cœur tremble.

Lecture graphique

Le visage féminin est tracé d’un fil unique, fragile mais continu — comme une pensée qui glisse sans se rompre. La fleur, elle, est dense, royale, comme une architecture émotionnelle posée sur la tête de la femme. Autour d’elle, les pétales se détachent : des fragments de mémoire qui s’envolent, des parts de soi que l’on accepte enfin de déposer, pour continuer à avancer plus légère.

A qui ça murmure?

La Blue Flower Woman parle à celles et ceux qui connaissent les tempêtes intérieures, mais choisissent malgré elles de rester debout. À ceux qui ferment les yeux non pour fuir, mais pour écouter. À ceux qui portent des souvenirs lourds, mais en font des couronnes de dignité. Elle rappelle que la mélancolie n’est pas un naufrage, mais un passage. Une façon pour le cœur de se réorganiser. Elle invite doucement à s’alléger, à laisser tomber quelques pétales, pour continuer à marcher, voire à résister, la tête haute.


Mantra

“Je porte ce qui me pèse, jusqu’à ce que cela me libère.”

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